viernes, abril 16, 2004

Se está construyendo una ruta desde la costa hasta el polo sur

gentileza de De Tranpol'air à antawa@adinet.com.uy

Patrick Blainville
patrickblainville@transpolair.com
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WELLINGTON, Nouvelle-Zélande (AP) -- Une équipe américaine a commencé à ouvrir une piste de 1.600 kilomètres dans l'Antarctique pour permettre l'acheminement de centaines de tonnes de matériel et de provisions vers la base scientifique américaine Amundsen-Scott, située au pôle Sud. Le projet suscite des inquiétudes chez les écologistes.
Les travaux se déroulent durant l'été antarctique, qui dure quatre mois, et ont été suspendus provisoirement fin janvier. En deux étés de travail, les ingénieurs ont tracé 680 kilomètres de piste et cette route de glace devrait être achevée lors de l'été polaire 2006. Elle part de la côte, face au sud de la Nouvelle-Zélande, et s'enfonce jusqu'au centre du continent glacé.
Après l'achèvement de l'ouvrage, une étude internationale environnementale sera entreprise avant qu'il puisse être utilisé, probablement pas plus de trois fois par an. La piste devrait servir à transporter des centaines de tonnes de matériel sur des traîneaux tirés par des véhicules. Pour l'heure, ce sont des avions-cargo C-130 acheminent les scientifiques et l'équipement à la base Amundsen-Scott durant l'été.
Là où n'existait qu'un désert glacé est apparue une piste de six mètres de large bordée de drapeaux verts, traversant de vastes champs de crevasses et de mornes étendues glacées. La route est tracée par trois engins à chenilles traînant des habitations préfabriquées et du carburant.
«C'est juste une question de temps et de travail», souligne John Wright, le chef du Projet de traversée vers le pôle Sud (South Pole Traverse Project). «L'an dernier, il nous a fallu trois mois pour faire cinq kilomètres dans un champ de crevasses. Cette année, nous avons 'ouvert la piste', une longue et lente avancée dans la neige.»
M. Wright précise que la surface de la piste sera réutilisable l'an prochain, même si la glace se déplace lentement. Cinq crevasses apparues sur la route durant l'hiver ont dû être colmatées avec de la neige et de la glace avant que le convoi puisse continuer sa progression.
Le projet est financé par la Fondation nationale des sciences (NSF). Selon des études de l'armée américaine, le voyage aller-retour entre la côte et le pôle prendra un mois lorsque la piste sera achevée, souligne M. Wright.
Alan Hemmings, un militant écologiste australien, souligne que la piste «est la plus grande trace d'activité (humaine) jamais vue dans l'Antarctique» et pourrait avoir «un impact profond».
Les tour-opérateurs «pourraient vouloir profiter de la nouvelle route américaine et les Etats-Unis ne pourraient pas grand chose contre ça», souligne ce conseiller auprès de la Coalition antarctique et des océans du Sud, une organisation de défense de l'environnement basée en Australie.
Des voyagistes emmènent déjà des touristes par avion jusqu'au pôle Sud. «La piste pourrait attirer d'autres activités, faciliter un plus large accès» au continent, souligne M. Hemmings. «Nous commençons à changer l'Antarctique».
Quelque 13.000 touristes transportés par bateau ont gagné l'an dernier la péninsule antarctique, qui se déploie au large de la pointe méridionale de l'Amérique du Sud, ce qui suscite déjà des craintes pour le fragile écosystème de cette zone.
«Ce serait une vraie catastrophe si les touristes introduisaient par inadvertance des maladies sur le continent, comme la grippe, et provoquait le déclin d'espèces qui commencent seulement à se reconstituer après les campagnes de chasse de la période 1800-1960», avertit Sharman Stone de la Division antarctique australienne.
Karl Erb, chef du programme antarctique de la NSF, souligne que la piste est soumise à une règlementation internationale stricte. Son «seul but est de fournir une alternative au transport aérien de matériel et de personnel», assure-t-il. AP

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